Peindre un mandala est une méditation, un acte contemplatif, une quête de l'harmonie des formes et des couleurs.

Le mandala est un reflet du cosmos qui repose sur le nombre et la géométrie.

Créer un mandala est en quelque sorte complémentaire des recherches sur les mémoires humaines que je poursuis avec mon époux. Les dates, les mémoires (individuelles, familiales, mais aussi collectives) s'organisent géométriquement de manière cohérente, formant des mandalas spatio-temporels, fleurs cosmiques. Basé sur la symétrie et la géométrie, le mandala est donc aussi un reflet de cette réalité que nous décodons aujourd'hui.

Par cette approche nouvelle de l'astrologie, nous renouons avec la tradition antique du mystique et mathématicien Pythagore, selon lequel la géométrie est clef de Connaissance.

Par ailleurs, ce principe d'harmonie basé sur le nombre touche aussi à la musique et au son, ce qui m'a amenée à m'intéresser et à pratiquer le chant harmonique. Je peins en musique, souvent de la musique sacrée, de toutes les traditions.

Aujourd'hui, à l'heure des logiciels, beaucoup de mandalas sont exécutés par ordinateur, ils sont très complexes, géométriquement parfaits, presque trop selon moi, car l'humain, le vivant, est nécessairement imparfait. Volontairement, je n'utilise pas l'outil informatique. Je me situe davantage dans la perspective des moines tibétains  qui mettent des semaines à construire, patiemment, leurs mandalas. Certains, construits en beurre ou en sable, sont éphémères et représentent le temps qui s'écoule, l'impermanence.

Le mouvement du pinceau, le geste, l'élaboration même, lente et concentrée, est en soi essentielle. Là se situe le travail intérieur.

Le symbole du Cercle ou de la Roue est universel. La Roue est l'image du Temps et de la loi des Cycles, elle replace notre petite existence humaine dans un tout plus vaste, dans la succession des vies et dans l'âme de l'Univers. Le mandala est pour moi un voyage initiatique vers le Centre. C'est l'image d'une quête vers l'Absolu et l'Unité.

La forme spirale, quant à elle, inclut une évolution, un mouvement, un dynamisme salvateur, parfois aussi une profondeur, une entrée dans une autre dimension.

   Julie Conton